#PORTRAITDERECRUTEUR :
Émilie – A ma place…
Si tu n’as pas croisé Emilie en rue, c’est que tu fais partie de la nouvelle génération de Recruteur de Donateurs, et que tu as même peut-être été pré-recruté.e par elle.
Elle va fêter ses 10 ans chez Cauzaf, ça méritait bien un portrait, non ?
Tu faisais quoi avant d’arriver chez Cauzaf ?
J’ai longtemps travaillé dans la restauration, j’aimais beaucoup ce métier, c’était très enrichissant. Mais lorsque je suis tombée enceinte de ma première fille, j’ai arrêté.
Alors que je bossais dans une boîte de sondages par téléphone, une fille qui travaillait avec moi m’a parlé du boulot de Recruteur de Donateurs (chez un autre prestataire). Elle pensait que j’avais le profil pour postuler. Alors j’y suis allée, un peu à l’arrache, j’avais pas forcément bien tout compris du taf. J’étais enceinte de mon fils à ce moment-là.
La personne qui m’a fait passer mon entretien m’a dit qu’il n’avait jamais engagé quelqu’un d’enceinte. Je lui ai répondu « oui, mais moi c’est pas pareil ». Ça l’a fait rire et il m’a pris.
Comment t’es arrivée chez Cauzaf ?
A l’époque, j’étais installée à Nice, j’étais enceinte donc pas mobile. Le prestataire pour lequel je bossais ne pouvait pas me proposer des missions sur Nice toute l’année, donc j’ai commencé chez Cauzaf quand ils ont fait leurs premières missions dans cette ville. Ça me permettait de bosser environ 7 mois par an et de pouvoir m’occuper de ma famille le reste du temps.
Et puis, progressivement, je n’ai travaillé que pour Cauzaf. Je m’y retrouvais plus dans l’ambiance et les valeurs.
T’as travaillé enceinte… c’est un peu dingue, non ?
Carrément dingue, oui ! Mais c’était génial, je me sentais dans une bulle, je me sentais forte, lionne, invincible ! Avec mon fils dans mon ventre, rien ne pouvait m’arriver ! Même si, des fois je m’asseyais quand même (rires).
C’est une expérience inoubliable ! Pour moi… et pour les autres parce que forcément, je captais l’attention des gens et que ça a pu me servir parfois 😉
Qu’est-ce qui t’a tout de suite plu dans ce taf ?
Tout de suite, j’ai senti que j’étais à ma place. Je me suis révélée ! Tout ce que j’enfouissais en moi – l’envie de parler à tout le monde, de connaître les gens – pouvait sortir ! Et en plus là j’étais payée pour ça !
Ce qui me motivait, c’était l’envie de me battre pour les causes que je défendais. C’était très important pour moi de travailler pour des associations en lesquelles je croyais.
J’ai aimé vivre des sensations fortes : la joie, la peine, la colère. Tout ça dans une seule journée !
Qu’est-ce que tu trouvais dur dans ce taf ?
Le plus dur pour moi, ça a été d’apprendre à tolérer et accepter des opinions différentes des miennes. Mais j’ai appris à me contrôler, à répondre sans colère. C’était très difficile mais j’y suis parvenue. J’ai transformé ma colère interne en combat positif et sain.
Tu es ensuite devenue Responsable d’Equipe (RE). Etre RE, pour toi, ça veut dire quoi ?
Je me rappelle de ma première mission RE, à Paris, en août, pour AIDES. J’avais 1 ancien et 9 nouveaux (étudiants). J’ai terminé cette première mission épuisée mais j’y ai beaucoup appris.
Etre Responsable d’Equipe, selon moi, c’est manager une équipe. Il faut savoir analyser les atouts de chacun et en tirer le meilleur. Il faut aussi accompagner ceux qui en ont besoin, sans tomber dans le travers d’écouter toutes leurs « misères ». J’aimais manager par le jeu, la bienveillance, la responsabilisation et les valeurs du travail bien fait, de la cohésion et du respect des autres.
Après plusieurs missions RE, tu es devenue Responsable de Missions (RM). Raconte-nous cette expérience.
Oui, c’était une évolution logique après toutes mes missions en tant que Responsable d’Equipe. C’est une autre approche du métier et c’est ce que j’ai trouvé intéressant.
Etre Responsable de Missions, ça m’a permis de pouvoir transmettre mon expérience à de nouveaux et nouvelles Responsables d’Equipe, leur donner des clés pour les aider à progresser dans le management de leurs équipes, prendre de la hauteur sur le suivi des résultats d’une mission.
C’est vrai que ça m’a un peu manqué de ne plus pouvoir avoir ce lien, cette cohésion qu’on peut avoir avec les équipes quand on est RE. Là, le rapport est forcément différent. Mais j’ai beaucoup aimé animer des formations, surtout qu’au début, je ne m’en sentais pas du tout capable ! Et de voir aussi l’impact de mon travail sur l’évolution d’une mission ou d’un.e Recruteur/se de Donateurs.
Et puis c’est un poste où on travaille en lien étroit avec la Direction, c’est très enrichissant et valorisant de pouvoir contribuer, à son échelle, à la vision qu’on veut donner de la boîte.
Qu’est-ce que tous ces postes t’ont apporté ?
Ça m’a énormément apporté ! Ça fait 10 ans que je suis dans ce secteur, c’est presque une carrière (rires).
Ça m’a éduqué, rendue plus forte, plus tolérante, plus résiliente, j’aime plus les gens. J’ai confiance en moi, je suis à l’aise avec tout le monde, quel que soit son niveau social. J’ai appris la patience et le vrai respect. Je me rends compte que j’apprends à mes 4 enfants à s’exprimer avec bienveillance et non-jugement, et ça, c’est la rue qui me l’a appris.
J’ai appris à perdre aussi ! Et à être celle qui peut avoir besoin d’être soutenue. Ça, ça été un grand bouleversement pour moi… je n’en avais vraiment pas l’habitude…
Tout le monde devrait au moins faire une mission en tant que Recruteur de Donateurs dans sa vie ! Dans notre société actuelle, c’est tellement important d’apprendre à communiquer avec les autres, à ne pas rester dans son monde, enfermé et étriqué mais de s’ouvrir. Et je ne vois pas comment on peut apprendre à communiquer sans communiquer avec des gens…
Tout ce que je suis aujourd’hui, c’est grâce à ce travail. Je suis épanouie et heureuse.
Aujourd’hui, tu as rejoint l’équipe Bureau en tant que Chargée de Pré-recrutement. Pourquoi ?
Au bout d’un moment, j’ai voulu faire une pause, pour mener des projets personnels et pouvoir passer du temps avec mes enfants. A cette époque, j’ai eu l’occasion de venir renforcer l’équipe Pré-Recrutement pendant la période de rush, deux années de suite.
Du coup, quand en septembre 2019, j’ai eu l’opportunité de rejoindre le pôle Ressources Humaines pour occuper ce poste à temps plein, je n’ai pas hésité !
Je parle à nouveau à plein de gens, d’horizons différents, toute la journée, mais derrière mon téléphone. Je ne les vois pas mais je dois être attentive au moindre signe qui permet de détecter un.e bon.ne candidat.e !
Je suis contente parce que ça me permet d’ajouter une nouvelle corde à mon arc, de développer encore de nouvelles compétences. Par exemple, je suis pas très forte dans tout ce qui est outils informatiques etc, et là, j’apprends énormément. J’ai appris à diffuser des plans médias (annonces de recrutement), à utiliser des logiciels, tout ça c’est totalement nouveau pour moi !
Et mon expérience en rue me sert beaucoup : comme en rue, il faut savoir gérer l’échec, rester concentré.e, avoir le même sourire à la fin de la journée qu’au début, et avoir une grosse endurance mentale.
Travailler au Bureau, ça permet aussi de prendre encore plus conscience des enjeux et des difficultés à constituer des équipes. Trouver les bonnes personnes, c’est le nerf de la guerre dans notre secteur et clairement, c’est de plus en plus compliqué. Mais comme je le disais déjà en rue « on lâche rien » .
Le métier de Recruteur de Donateur en 1 mot ?
Education.